Prévenez les attaques APT avec Synetis
Si certains malwares sont bruyants, rapides et visibles, d’autres agissent dans l’ombre, de façon méthodique et silencieuse. C’est le cas des APT, ou Advanced Persistent Threats. Ce sont des attaques ciblées, souvent sponsorisées par des États, qui peuvent rester actives pendant plusieurs mois sans être détectées.
Souvent associées à de l’espionnage gouvernemental, les APT s’intéressent désormais aussi aux entreprises privées. Particulièrement celles détenant des données sensibles ou une position stratégique.
Comment fonctionne une APT ?
Les APT représentent l’un des risques les plus complexes à contrer pour les entreprises. Leur force ? Une capacité à s’installer discrètement dans les systèmes pendant de longues périodes, sans se faire remarquer par les radars classiques. Ces campagnes suivent un cycle précis, souvent orchestré sur plusieurs mois.
Les 3 étapes d'une attaque APT
1 : la phase de reconnaissance
Les attaquants se renseignent sur l’infrastructure, les failles potentielles et le comportements d’utilisateurs de leur cible. Une fois les faiblesses identifiées, vient le compromis initial (une faille logicielle ou une campagne de phishing bien ficelée) qui permet de s’infiltrer le système.
2 : établir une présence durable,
L’objectif est de créer des points d’accès secondaires, tout en dissimulant les activités suspectes. L’évolution de l’APT dans la faille d’un logiciel permet de prendre le contrôle des administrations aux données sensibles, ouvrant la voie à une infiltration vers d’autres systèmes internes.
3 : la collecte et l’exfiltration des données
Une fois bien implantés, les cybercriminels s’appuient sur des techniques de chiffrement et d’obfuscation pour éviter la détection. Ils restent en veille, prêts à exploiter d’autres failles ou à revenir pour voler des données supplémentaires.
C’est cette capacité d’adaptation qui rend les APT si difficiles à éradiquer.
Comment détecter un Advanced Persistent Threats ?
Pour les repérer, les entreprises doivent avoir une sécurité minutieuse, qui combine surveillance étroite, analyse comportementale et consolidation des signaux faibles.
L’analyse du trafic réseau, en particulier les échanges suspects avec des serveurs de commande et de contrôle peut fournir des indicateurs précieux. Encore faut-il disposer d’un outil capable de regrouper ces données et de les rendre rapidement exploitables. Pour quelle raison? Réagir immédiatement, isoler les machines compromises et bloquer toute tentative de rebond.
Une analyse post-incident est indispensable pour comprendre l’attaque, combler les brèches et ajuster les stratégies de défense. C’est ici que se joue la résilience des systèmes d’informations à long terme.
Il existe tout de même des astuces qu’une entreprise peut suivre pour réduire ses vulnérabilités de sécurité.Il suffit qu’elle :
- réduise la surface d’attaque grâce à des mises à jour et des correctifs réguliers des logiciels, des applications et des appareils,
- fasse une mise en œuvre d’une surveillance complète du trafic réseau, des applications et des domaines, ainsi que de mesures de contrôle d’accès robustes, y compris l’authentification à deux facteurs, pour sécuriser les points d’accès clés du réseau,
- cryptage de toutes les connexions à distance,
- inspecte les e-mails entrants pour atténuer les risques associés au spear-phishing,
- analyse rapidement les événements de sécurité pour faciliter l’identification et la réponse rapides aux menaces.
Quelles sont les conséquences d’une attaque APT réussi ?
Les APT sont d’une ampleur différente des piratages classiques. Elles sont conçues et organisées spécifiquement pour menacer les grandes industries, les agences publiques et les grandes entreprises technologiques avec des violations de données à long terme. Les conséquences d’une attaque APT réussie peuvent être graves.
Voici quelques exemples de conséquences :
- Pertes financières: il peut s’agir de pertes directes dues au vol ou à la destruction de données, ainsi que de pertes indirectes dues aux temps d’arrêt et à la perte de productivité.
- Atteinte à la réputation : une attaque APT réussie peut entraîner des dommages considérables à la réputation d’une organisation. Cela peut inclure une perte de confiance des clients, une couverture médiatique négative et une atteinte à la réputation de la marque.
- Dommages réglementaires : les attaques APT se produisent souvent par le biais d’une faille de sécurité qui aurait pu être comblée par une conformité adéquate. Par la suite, si une violation APT est due à un non-respect des règles, les sanctions peuvent être sévères, y compris de lourdes amendes ou la perte de la certification.
- Perturbation : les attaques APT peuvent perturber les opérations commerciales en endommageant les systèmes informatiques ou (comme c’est de plus en plus courant) en les bloquant complètement via des ransomwares installés.
- Sécurité nationale : l’intégration des agences nationales avec les fournisseurs privés de services informatiques et de cloud offre aux pirates plusieurs cibles de premier plan qui, à leur tour, leur permettent d’accéder aux informations gouvernementales. Il s’agit évidemment d’un problème majeur pour les entreprises travaillant dans des environnements hautement sécurisés comme le ministère de la Défense chaîne d’approvisionnement.
Qui sont les cibles privilégiées des attaques APT ?
Les menaces ne visent pas au hasard. Elles ciblent en priorité les secteurs où les données sensibles et les infrastructures critiques sont au cœur de l’activité, tel que :
- l’administrations publiques,
- l’armées,
- les établissements financiers,
- les entreprises du secteur de l’énergie
- ou encore, les acteurs de la tech.
En clair, tous les environnements dont la compromission pourrait entraîner des dommages stratégiques ou économiques majeurs. Ces cibles sont autant d’objectifs pour des groupes aux motivations politiques, militaires ou financières.
Prévenir les attaques APT : quelles approches privilégier ?
Limiter l’exposition aux attaques APT passe avant tout par une connaissance fine de son environnement numérique. Cela implique une cartographie précise des données sensibles, des ressources critiques et des points d’accès à surveiller en continu. Des exercices de simulation (type « red team »), une surveillance renforcée et une formation régulière des équipes sont essentiels pour anticiper les intrusions.
Côté technique, il s’agit de déployer des mesures de sécurité éprouvées : cloisonnement des systèmes, gestion des droits d’accès selon le principe du moindre privilège, défense en profondeur, et bien sûr supervision réseau à l’aide de solutions dédiées.
Mais face à des adversaires capables d’infiltrer le cœur du système, il devient crucial d’adopter une approche Zero Trust : ne plus faire confiance par défaut, même à ce qui semble provenir de l’intérieur du réseau. Tout accès doit être validé et tracé, que l’utilisateur soit en interne ou à distance. Ce changement de paradigme ne peut être efficace sans un engagement fort de la direction et un investissement à la hauteur : outils, ressources humaines et stratégie globale doivent aller de pair.
APT : les groupes les plus actifs à connaître
Derrière les attaques les plus complexes se cachent souvent des groupes organisés, parfois affiliés à des États. Ces acteurs, bien identifiés par les spécialistes en cybersécurité, déploient des campagnes d’espionnage, de déstabilisation ou de vol de données sur des périodes prolongées.
Parmi les groupes APT les plus surveillés :
- APT28 (Fancy Bear) : soupçonné de liens avec les services russes, il est actif dans les cyberattaques à visée politique via le phishing ;
- APT29 (Cozy Bear) : également lié à la Russie, il cible les gouvernements et institutions de recherche ;
- APT41 (Winnti) : opérant depuis la Chine, ce groupe combine espionnage industriel et cybercriminalité ;
- Lazarus Group : affilié à la Corée du Nord, il est connu pour des attaques financières à grande échelle ;
- APT33 : rattaché à l’Iran, il s’attaque aux secteurs de l’énergie et de l’aéronautique.
Mieux connaître ces groupes et leurs modes opératoires permet d’anticiper les attaques et de renforcer les mécanismes de défense là où ils sont le plus nécessaires.